A 8 ans, POLY reçoit son premier appareil photo, très vite ses photos de famille puis d’amis remplissent ses albums. Elle expose ses portraits au club photo du lycée sans penser à devenir photographe. A 24 ans après Sciences Po et alors journaliste au Parisien Libéré, elle décide d’en faire son métier. Pas simple pour une femme des années 80 mais sa rencontre avec Henry Coste en 1985 lui a permis d’y croire et elle a foncé vers ce métier de photographe qui la fait vivre, dans tous les sens du terme.
TRIBUS
J’ai commencé la série de photos « TRIBUS » en 2013, 2 ans après la mort d’Henry Coste, en m’affranchissant de son fameux fond uni blanc. J’ai toujours admiré le photographe malien Seydou Keita et ses portraits noir et blanc sur fond à motifs, ainsi que le motif décoratif chez Matisse, le magicien des couleurs. Mais c’est depuis que Martin Parr l’a utilisé lors d’une séance organisée par Magnum que j’ose faire des portraits sur un fonds à motifs colorés.
Mes « modèles » sont des proches ou des personnes qui aiment ce travail. Pour les séances, je me déplace chez les gens, mon éclairage est simple et j’amène un choix de tissus pour le fond. Je suis très curieuse de découvrir l’univers des gens, cela m’aide à mieux les connaître. Nous préparons ensemble la séance et choisissons les vêtements et les accessoires qu’ils aiment. J’aime que les gens se trouvent beaux. L’avantage de mes fonds colorés, c’est que les gens peuvent garder leurs habits quotidiens qui, le plus souvent, n’ont pas beaucoup de couleurs.
La séance de prise de vues se déroule comme pour les photos corporate, j’aime que les gens soient en mouvement et je suis une adepte de la jumpologie du photographe américain Philippe Halsman. Ensuite, je travaille les images sur mon ordinateur, choisissant les plus joyeuses. J’aime tirer ces photos sur du tissu, comme la matière de mes fonds et pour retrouver la souplesse, la douceur de ces échanges avec mes « modèles ».