Philippe ROLLE

Philippe Rolle a suivi la formation d’Henry Coste en 1985/86. Il a ensuite travaillé au service photo de Pernod-Ricard puis à EuroDisney jusqu’en 1994. Puis il suit une formation à l’image numérique et à la production multimédia aux Gobelins en 1995/96. Depuis, il est photographe, vidéaste et graphiste indépendant dans différents domaines. Il collabore au travail de l’artiste Gilles Mahé de 1981 à 1999. Il mène en parallèle depuis 1987 un travail artistique sur le paysage au sténopé.







Paysage au sténopé sur négatif noir et blanc 4×5’.
Les sténopés ne sont pas le strict reflet de la réalité, ils extirpent une image enfouie, latente, surréelle, où le temps et le mouvement s’accumulent au fond d’une boite noire à l’œil fait non pas de verre mais d’air.
Mise en perspective du proche et du lointain, mobilité des lumières et des ombres, éléments réunis dans une unité de temps qui s’étire, le regard «aveugle» du sténopé (pas de système de visée, temps de pose très longs) fait partie du moment, du lieu, est présent au monde, livré à lui-même, et enregistre, capte, modèle le motif selon des règles qui lui sont propres.
Dans la chambre noire, les images imaginées par ce cyclope venu du fond des âges réapparaissent, riches de détails précis et de flous évocateurs, de mouvements ondoyants et de reflets immobiles.
Ce travail est une réflexion sur le procédé photographique, dans sa réalité physique et temporelle de captation de phénomènes lumineux, inspiré par Joseph Sudek et son jardin magique et de photographes paysagistes comme le japonais Masanao Abe.
Puisse le spectateur se promener dans ces paysages, en évaluer le temps et les perspectives, l’atmosphère et la matière, dans un regard plus méditatif qu’immédiat.

Sténopé : Très petit trou percé dans une chambre noire, faisant office d’objectif, pour un rendu particulier. Absence de lentille, ouverture très petite, temps de pose très long permettent de visualiser des mouvements d’éléments naturels et lumineux invisibles.

@philippe_rolle_photo