Laurence Godart suit la formation d’Henry Coste en 1986/87, et devient photographe professionnelle : portrait, institutionnel, art et culture. Son travail personnel s’est porté sur les nus dès le début de sa pratique photographique.
Elle a étudié l’histoire de l’art, sa mémoire est emplie d’images et de mythes. Elle y trouve son inspiration dans le fond et la forme.
Chacune de ses démarches est une tentative de ne pas se conformer et une interrogation sur la difficulté à sortir des stéréotypes.
Dans cette série Laurence Godart revisite et s’inspire des dessins anatomiques de la Renaissance, réalisés sur carton à l’aide de sanguine, mine de plomb et fusain.
Cette période de l’histoire de l’art qui lui est chère, fut influencée par l’Antiquité et par les idées humanistes d’une nature visible et sensible comme modèle. Elle expérimente par la photographie de s’en rapprocher, en donnant à voir la continuité de la matière des corps et la discontinuité dans laquelle des étrangetés apparaissent.
Pour arriver à cette synthèse, elle a utilisé un Polaroïd à soufflet des années 65 très particulier, doté d’un viseur télémétrique approximatif et chargeable par une cartouche incluant papiers et négatifs 10×8 cm. La durée et la température prescrites pour le développement de la gélatine n’ont pas été respectées et ont été décidées au hasard, provoquant ainsi une dégradation du support dans l’esprit de l’art du feu que l’on peut rencontrer dans la cuisson de certaines céramiques, les rendant ainsi uniques.