Formé par Henry Coste en 1986-1987, Thierry Arensma ouvre son premier studio photo à Montreuil en 1990.
Polyvalent, il réalise des portraits, natures mortes, architecture et reportages pour la presse, l’édition, le luxe et la publicité.
Parallèlement il développe un travail personnel à la chambre au polaroïd avec “Instants donnés”, qui fait l’objet d’un livre, “HK city vision” et “Hémopoiesis”. Il expose ses travaux dans de nombreux festivals, et galeries en France et à l’étranger.
HK city vision
Pour la série “HK city vision” Thierry Arensma travaille à la chambre photographique au format 4×5 avec du film Polaroid périmé. Après avoir réalisé ses images il ne clarifie pas ses films laissant le processus chimique agir jusqu’au moment où il les fixe en les scannant. L’esthétique de la série résulte de ce processus mais aussi du choix d’image, sans retouches ni recadrage.
La technique utilisée est une sorte de mise en abîme du propos: la question de la trace que laisse la chimie sur le négatif, mais aussi trace du temps qui dans une ville comme Hong Kong, ne s’inscrit pas linéairement mais dans la stratification. Ici, les univers se juxtaposent et cohabitent: la tradition et l’ultra contemporanéité des architectures du 21ème siècle et des vestiges coloniaux, des temples de la consommation et de la spiritualité. Autre contraste saisissant que la série montre avec évidence, la cohabitation du construit, de l’architecturé, de l’habité, et de la nature. Il ne s’agit pas non plus d’un regard passéiste ou illusoirement nostalgique d’une Asie perdue et fantasmée, mais plutôt d’une vision qui met en perspective et interroge la modernité et la place du vivant dans la ville.
La beauté de ces photographies provient certainement de l’étrangeté produite par la rencontre inattendue du fond et de la forme, créant la vision d’une ville presque irréelle, fiction urbaine, sorte de Metropolis rétrofuturiste, comme une extension du réel.
Extraits, Marie Deparis-Yafil Curatrice et critique d’art